Un chapeau de paille d’Italie

De Eugène Labiche – 2007

Mise en scène de Gilbert ROUVIÈRE

La légende raconte qu’à l’issue de la première représentation d’ Un chapeau de paille d’Italie un spectateur fut trouvé mort, de rire.
Les légendes sont souvent trompeuses. Plus que du rire Labiche nous donne à voir du théâtre. Un théâtre libre et léger, construit sur le texte et pour les acteurs.
Un chapeau de paille d’Italie annonce les surréalistes, Lewis Caroll et Mary Poppins.
Labiche dans la fluidité des mots et l’anachronisme des situations nous balance dans un univers onirique. Il nous fait voyager dans l’inconscient. Il n’y a plus de pensée (si ce n’est celle du spectateur). Il n’y a qu’actions, situations, dont l’accumulation explosive nous fait dériver dans le cauchemar.
Le monde est frénétique, accidenté, chaotique. En apnée. Les personnages sont dépassés, avalés par cette histoire à dormir debout : Un chapeau de paille d’Italie, plus qu’un éclat de rire, un éclat de rêve.

Gilbert ROUVIÈRE

“Du plaisir théâtral décuplé par une mise en scène tonique, ludique, musicale et quelquefois endiablée.”

MIDI LIBRE
Février 2007

Labiche est un auteur cruel, d’une cruauté brutale.

Sur scène c’est un massacre, un carnage.
Dans ce théâtre, qui semble si facile, si simple, il y a un mouvement perpétuel entre rêve et réalité, entre pensée et inconscient. Aucune compassion, aucun jugement. Il laisse aller ses personnages, sans complaisance ni pitié.
Humains! Trop humains! Ils sont tous pris dans des masques rigides. Ils étouffent d’eux-même. Il n’y a que mensonge, hypocrisie, orgueil, vanité, égoïsme, superficialité, infidélité, ils sont emportés dans un tourbillon. Dans le mouvement perpétuel. Il y a de la fatigue, de la dépense, de la peur aussi. Leurs peurs enfantines réapparaissent.
Ils disent plus qu’ils ne pensent. Les mots sont catapultés, éructés, les idées, les niveaux de conscience, l’inconscient, tout veut sortir par la bouche.

Souvent les objets s’en mêlent, ils sont capables de repousser les personnages.
Les corps aussi sont maladroits, ils se cognent, se heurtent, s’effrayent. Ces superpositions traduisent des états de dégradation avancée. Faut-il le dire, Labiche est à mourir de rire. De ce rire incandescent et destructeur. Rire des autres, bien sûr, si férocement que l’on oublie qu’au même instant, notre voisin rit lui aussi, férocement, mais de nous-même.
Un chapeau de paille d’Italie est un cauchemar onirique. Tout s’y déroule étrangement mais est inéluctable. C’est le cauchemar de Fadinard. Fadinard avec ses peurs d’enfants. Avant de se marier, il rêve son mariage, comme un catastrophe… Il est au bord du vertige permanent.

DISTRIBUTION

Richard Mitou / Frédéric Borie  – Fadinard
Daniel Briquet – Nonancourt
Josée Drevon – La Baronne de Champigny
Jacques Allaire – Achille de Rosalba, Beauperthuis et un Caporal
Philippe Noël – Vézinet
Robert Lucibello – Tardiveau
Valère Habermann – Clara
Jean-Pierre Baro – Émile Tavernier
Miguel Iza – Félix
Mònica Rossi – Virginie
Eléonor Baly – Anaïs
Thomas Trigeaud – Bobin
Sabine Moindrot, – Hélène
Valérie Gasse – une femme de chambre
et Louis Martinez à la guitare

ÉQUIPE DE CRÉATION

Gilbert Rouvière – Mise en scène
Alain Chambon – Décors et costumes
Rob Hauser – Musique
Maurice Fouilhé – Lumières
Valérie Gasse – Assistante mise en scène
Marie Sartoux – Réalisation des costumes
Karin Elmore – Chorégraphie
Emmanuelle Genevois – Assistante costumes
Ateliers du Vidourle – Construction décor
Frédéric André – Régie plateau
Adrien Cordier – Régie son
Julie Valette – Régie lumière
Carol Mir – Administration
Karin Elmore – Presse/ Relations Publiques
Rafaële Lauras – Assistante production

“Tout est déjanté en perpétuel mouvement, et la grosse vingtaine d’interprètes est suffisamment habile pour se prêter au jeu : celui de faire dans la caricature pour mieux rire de soi-même et créer le décalage.”

LA MARSEILLAISE,  février 2007